
“Steps to Nowhere”, ou quand le désert devient terrain fertile par 3.Paradis
L’hiver dernier, il nous emmenait dans les étendues glaciales de son Montréal natal. Cet été, Emeric Tchatchoua convoque le désert et son imagerie torride, pour une collection printemps-été onirique aux accents surréalistes, incarnant pleinement l’identité de son label 3.Paradis. Pour ce faire, le designer a transformé la Maison des métallos en terrain aride, où plutôt que défiler, les mannequins erraient, traçant ainsi leur chemin à travers les sables qui tapissaient la passerelle.
Baptisée à juste titre “Steps to Nowhere”, la collection s’inspire de l’immensité et du silence du désert pour questionner la perception du temps. Métaphoriquement, mais aussi très explicitement, cette allusion à la temporalité s’exprime à travers son signe le plus évident, la montre, qui se glisse dans ce vestiaire sous forme de motifs et de véritables chronographes ornant vestes et sacs à main. Des éléments emblématiques comme les pantalons aux multiples ceintures ou les motifs de colombes sont aussi présents à travers la collection, affirmant les codes du label. Des dessins du Petit Prince jalonnent la collection, tandis que les étoiles et un bleu éclatant en prolongent l’imaginaire, égayant une collection qui s’ouvrait sur des teintes plus sablonneuses et neutres.
Au front row d’un catwalk brûlant, où l’on a vu défiler French Montana et Jean-Charles de Castelbajac, nous avons croisé CKay, Thomas Chungmanirat, Sarah Andelman, Pascal Morand, Andy 4000, Jean-Philippe N’djoli…
Texte : Cristina López Caballer
Photo : Jean Picon